SEO & IA 2026 : L’impact de l’IA sur le référencement

11 décembre 2025 Annelise Ouvrard-Pascaud

Depuis deux ans, le monde du référencement est traversé par une vague de bouleversements sans précédent. L’arrivée de Google AI Overview, la généralisation des assistants conversationnels comme chatGPT, les discours alarmistes sur la “mort du SEO”, les débats autour du rôle de plateformes comme Reddit ou Wikipédia… Chaque semaine apporte sa dose de prédictions contradictoires. Et au milieu, beaucoup peinent à comprendre ce qui change réellement — et surtout ce qui ne change pas.

Alors on vous propose de faire le point. De remettre à plat les faits. De démêler ce qui relève d’un fantasme technologique, de tendances surtout observées aux États-Unis, de phénomènes marginaux amplifiés par l’effet médiatique… et les évolutions structurelles qui transforment réellement la manière dont les internautes accèdent à l’information.

 

L’évolution des résultats de recherche Google : quand l’IA réinvente la page de résultats

La modification la plus commentée reste évidemment celle de Google. Son AI Overview, déjà déployé dans une grande partie du monde mais encore absent de la France au moment où nous écrivons ces lignes, marque un tournant majeur. Le principe est simple : un bloc de réponse générée apparaît tout en haut de la page, avant les liens organiques, synthétisant en quelques secondes des informations issues de différentes sources.

Réponse générée par l'AI Overview de Google en haut de la page des résultats

Illustration de AI Overview

 

Mais l’IA Overview a à peine été mise en place que Google a lancé l’IA Mode (pas encore disponible en France) dans plus de 200 pays. Cette fois-ci, pas un simple bloc en haut de page, au-dessus des dix liens bleus, mais bel et bien une nouvelle page de résultats. Depuis quelque temps, Google met largement en avant l’IA Mode et incite donc à son utilisation. 

Mode IA mis en avant avec un bouton en surbrillance (ville : Londres) : 

Interface Google avec IA Mode activé, évolution des résultats de recherche

La page de recherche de l’IA mode

 

« Cette évolution change clairement la façon dont les internautes naviguent. Dans les pays où ces nouveaux outils sont déjà en place, on voit les impressions augmenter, mais le taux de clic baisser fortement, parfois de – 30 à – 40 % selon les études. Avec une réponse IA affichée tout en haut des pages de résultat (IA Overview) ou une page de résultats qui devient conversationnelle (IA Mode), les utilisateurs n’ont plus forcément le réflexe d’ouvrir les sites dont l’IA s’inspire. Ils préfèrent souvent continuer leur recherche directement dans l’interface. » explique Julien Mialou, expert SEO de La Raiponse.

Mais dans le même temps, plusieurs études (Semrush, Ahrefs) montrent qu’en contrepartie, la qualité du trafic issu des moteurs génératifs est bien supérieure. Une étude de Semrush parle d’une valeur des utilisateurs issus des IA 4 à 5 fois supérieure à celle d’un utilisateur classique en SEO. Ahrefs parle même de taux de conversion entre 20 et 30 fois supérieurs !

Une autre étude de Similarweb estime que le trafic issu de ChatGPT ne dépasserait pas 1 % du trafic total des sites étudiés, ce qui confirme la propension à moins cliquer. Mais si les volumes de clics restent faibles, les taux de conversion des sources de trafic issus des IA étaient en moyenne de 11,4 %, soit au-dessus de la recherche payante (9,3 %) et près du double de la recherche organique (5,3 %).

Taux de conversion du trafic issu de ChatGPT provenant d'une etude similarweb

Taux de conversion du trafic issu de ChatGPT © similarweb 

 

Bref, moins de clics et de trafics, mais plus de conversions.

« Cette évolution ne signifie pas la fin du SEO, loin de là. Ce qui change, c’est surtout la façon de mesurer la performance. Le clic n’est plus automatique et le parcours des utilisateurs se transforme, car la logique de conversation incite moins à cliquer. On parle de plus en plus de citations de marque et de visibilité dans les réponses IA. Pour les organisations, c’est une adaptation à faire. », relativise Julien Mialou.

 

L’ascension des assistants conversationnels : impact sur le SEO et le comportement utilisateur

En parallèle, une autre mutation s’installe : l’utilisation croissante d’IA conversationnelles comme ChatGPT, Gemini ou Perplexity pour comprendre un sujet, explorer une question ou comparer des solutions. Leur rôle n’est pas comparable à celui d’un moteur classique. Pour le moment, on les consulte peu pour faire un achat*, réserver une activité ou finaliser une démarche administrative, mais davantage pour clarifier une idée, vérifier un concept, comprendre un terme. Leur trafic direct reste marginal ; en revanche, les rares clics qu’ils envoient vers les sites convertissent davantage, signe que les utilisateurs qui passent par ce canal arrivent avec une intention claire.

Autre nuance essentielle : ces assistants ne “réinventent” pas l’information. Ils la synthétisent. Ils lisent le web, ingèrent les contenus, les recomposent. Leur efficacité dépend donc de la qualité du web lui-même.

 

Des phénomènes internationaux du SEO et de l’IA…qui ne se vérifient pas en France

Le débat autour de Reddit en est un bon exemple. Dans le monde anglo-saxon, ce site web communautaire s’impose comme une plateforme de référence, citée massivement par les IA génératives et fortement valorisée dans les résultats de recherche. Sa force : des milliers de conversations thématiques, des retours d’expérience, un volume quasi infini de contenus informels mais utiles.

En France, la situation est bien différente. Reddit n’y occupe pas cette place centrale. Le public français n’y discute pas en masse, la majorité des échanges se déroulent ailleurs : sur des forums spécialisés, dans des groupes Facebook, sur YouTube ou sur des sites d’information thématiques. Les études américaines fondées sur la surreprésentation de Reddit et l’intérêt d’y être présent ne sont donc pas transposables telles quelles à l’écosystème francophone.

Wikipédia et Wikidata, en revanche, jouent un rôle tout à fait comparable. Leur autorité reste immense, leur neutralité appréciée, et leurs données structurées constituent un socle de compréhension précieux pour les moteurs comme pour les IA. Pour une organisation, y apparaître – directement ou via des références contextuelles – renforce la crédibilité perçue.

 

Le SEO en 2026 : pourquoi il n’est pas mort, mais évolue profondément avec l’IA

La formule “SEO is dead” revient régulièrement depuis quinze ans. Elle est souvent le miroir de peurs légitimes, mais rarement une photographie fidèle de la réalité. Le SEO ne disparaît pas. Il évolue et se professionnalise encore davantage.

Ce qui disparaît, en revanche, ce sont certaines pratiques anciennes : les contenus creux produits à la chaîne, les textes écrits uniquement pour accumuler des mots-clés, les stratégies qui misent davantage sur le volume que sur la valeur. Les moteurs, comme les IA, privilégient désormais les contenus structurés, utiles, pédagogiques, stables, qui répondent clairement à une question.

Le référencement, aujourd’hui, repose sur trois piliers : l’expertise, la clarté et l’autorité.
L’autorité ne se résume plus à des backlinks : elle repose aussi sur les mentions, la cohérence éditoriale, la capacité d’une organisation à exister dans plusieurs environnements tel les réseaux sociaux. Les IA ne reprennent pas uniquement les “meilleurs articles” : elles s’appuient sur l’ensemble du signal que renvoie une marque.

“Pour les acteurs du changement, cela peut être une contrainte… mais aussi une chance. Leurs contenus, souvent très riches, pédagogiques et ancrés dans la réalité, cochent naturellement de nombreuses cases que les moteurs valorisent.” rassure Julien Mialou.

 

Impact de l’IA sur le trafic SEO : comment interpréter les nouvelles courbes de performance

Ce nouveau contexte crée une situation paradoxale : jamais les contenus n’ont été autant consultés pour produire des réponses, et jamais les clics n’ont été aussi limités. Les sites restent indispensables pour alimenter les réponses IA, mais les utilisateurs ne visitent pas toujours la source.

Il faut donc apprendre à lire ses données autrement. Un taux de clic en baisse n’est pas nécessairement un mauvais signe. Une hausse d’impressions non suivie d’une hausse de trafic peut simplement refléter le fonctionnement des blocs IA. L’important n’est plus uniquement “combien de personnes viennent”, mais “comment une organisation est reconnue comme source dans l’écosystème informationnel”.

C’est là que le GEO — Generative Engine Optimization — commence à entrer en jeu. Il ne s’agit pas d’une discipline parallèle au SEO, mais d’une évolution naturelle : structurer, clarifier, répondre plus explicitement, pour que les IA puissent intégrer et citer un contenu.

 

SEO & IA 2026 : les opportunités pour les acteurs du changement 

Contrairement à certains secteurs très compétitifs, les organisations engagées disposent d’un avantage réel : elles produisent du contenu utile. Pas du contenu marketing, mais de la connaissance, du vécu, de la pédagogie, de l’expertise terrain. Exactement ce que les IA, comme les moteurs, cherchent à synthétiser.

Il devient donc stratégique de :

  • clarifier son périmètre d’expertise : on parle ainsi de “topical authority” et “topical coverage”. Être expert dans son domaine et le prouver
  • structurer des contenus de référence (guides, FAQ, pages pédagogiques),
  • adopter une écriture claire, accessible, lisible par un humain comme par une IA,
  • multiplier les points de présence : articles de partenaires, événements, plateformes thématiques, ressources pédagogiques, réseaux sociaux, Wikipédia .

Ces derniers mois, on a ainsi beaucoup entendu parler du SEO pour Search Everywhere Optimization, c’est-à-dire un SEO qui ne se limite plus à Google et aux pages web, mais qui englobe aussi les réseaux sociaux et YouTube (2ᵉ moteur de recherche au monde).

Dans tous les cas, la clé reste la même : apporter une information fiable et structurée dans un paysage où l’utilisateur n’a jamais eu autant de chemins possibles pour s’informer.

Conclusion 

Le référencement n’est pas en train de s’éteindre. Il évolue. Plus strict, plus exigeant, plus transversal, il demande du sens, de la qualité et une vision éditoriale nette. Les IA ne remplacent pas les sites web : elles dépendent d’eux. Et celles et ceux qui produisent des contenus utiles, cohérents et structurés continueront d’exister, d’être cités, d’être trouvés.

Pour les acteurs du changement, ce monde nouveau n’est pas une menace. C’est une invitation à devenir des références.

Et notre rôle chez La Raiponse, c’est d’aider les organisations à comprendre les évolutions et à s’y adapter sereinement. Cela passe par l’optimisation de leurs contenus, l’ajustement de leurs stratégies SEO et SEA, la formation des équipes, mais aussi par une veille continue qui transforme la complexité en décisions concrètes.

*L’arrivée fin novembre 2025 de ChatGPT Shopping pourrait changer la donne à moyen terme mais aucune donnée fiable et pertinente n’est pour l’instant dispo compte tenu de son ouverture récente.

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